Tuesday 26 June 2012

EDVARD MUNCH





À la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle, c’était dans les arts visuels que la «nouvelle psychologie» a fait son impact le plus durable. Plusieurs artistes ont amené dans leurs oeuvres des émotions cachées, des désirs réprimés et des fantaisies personelles. L’art est devenu la poursuite du subconscient avec les forces du «ça» comme source d’inspiration. De nombreux artistes, comme Édouard Manet, Claude Monet et Auguste Renoir ont donc abandonné l’importance du contenu dans leurs travaux et se sont concentrés sur la forme. Ils peingnaient pour le simple plaisir de créer un chef d’oeuvre sans avoir de restrictions au niveau technique. Cela a ultérieurement donné naissance à beaucoup de styles artistiques. Edvard Munch, le pionnier d’un de ces mouvements, l’expressionisme, a manifesté son inconscient sous l’influence de sa propre folie. Sa maladie mentale lui a accordé une créativité unique qui ensuite lui a permis de concocter des toiles inestimables. Sa folie lui a donné le pouvoir de se trouver comme personne et artiste, de transformer ses canvas en oeuvres intérieures ressèrrées sur l’intime et même après sa guérison, sa maladie l’a inspiré pour continuer à peindre avec son style marquant.
Étant sujet à de graves hallucinations, dépressions et hantises, la folie de Munch lui a permis de se trouver et se former non seulement comme personne, mais aussi comme artiste. Edvard Munch est né le 12 décembre 1863 à Loten. Il a grandis en Norvége dans une maison pleine de maladie et d’angoisse. La tuberculose avait atteint sa mère et sa soeur pendant sa jeunesse.  Sa plus jeune sœur était diagnostiquée comme souffrant de «mélancolie», ce qu’on nomme maintenant «dépression». De plus, son frère Andréas meurt quelques mois après s’être marrié. À cause de sa famille brisée, il a aquis des pensées fréquentes de la mort et la maladie. Munch devait sa sensibilité à son passé noir et paisible, grâce à cette enfance tragique il a appris à s’exprimer et à ressortir ses émotions en dehors de son propre coeur et de son corps et les amener à la surface. L’expérience, néanmoins, avait une influence destructive aussi sur l’artiste. Il n’était jamais à l’aise avec les femmes. Ses relations amoureuses seront toujours complexes, dramatiques et malheureuses. À l’ âge adulte, une de ses amours Tulla Larsen était la cause principale de ses  bouleversements.  Cette relation étouffante  l’avait perturbé et a renforcé sa phobie des gens (particulièrement les femmes), son apathie, et son désespoir en amour. Elle a eu un gros impact sur lui comme elle est ilustrée dans ses toiles comme la «Femme Vampire» destructrice aux cheveux rouges qui écrase Munch. Par la suite, Edvard est devenu insomniaque et il s’amenait d’un sanatorium à l’autre. Il s’admettait lui même à l’asile. Dans cet état confus et instable, Munch a commencé à halluciner. «C’est difficile de définir l’inauthentique, ce qui est dissimulé, tromperie, illusion ou peur de me montrer moi-même sous mon vrai jour», dit il. (Hodin, J.P.. Edvard Munch. Editions Thames & Hudson S.A.R.L.. Paris: L’Univers de l’Art, 1991.) Bourré d’obsessions avec les traumatismes associés à la puberté et à la frustruation sexuelle, Munch utilise des couleurs expressives et artificielles qu’on ne trouve pas dans la nature. Ses oeuvres deviennent hors de l’ordinaire et il prend une perspective subjective. Enfin il devient créatif et peint d’une façon unique en laissant tomber les techniques artistiques qu’il a apprises auparavant. Il trouve son style; «son expressionnisme personnel».

Avec sa maladie, Edvard Munch a réussis à transformé ses canvas en oeuvres intérieures ressèrées sur l’intime. Il voulait «représenter la vie moderne de l’âme dans un monde déchiré.» (Lebza, Reezag Nadia. Notes de cours. 2010.) « [Je veux] explorer les forces cachées […] opérant à l’intérieur de cette machine que l’on appelle une vie humaine, et leurs conflits avec d’autres vies humaines», explique Munch. (Bischoff, Ulrich. Munch. Allemagne: Taschen GmbH, 2001.) Pour faire cela, il illustre l’angoisse, la détresse humaine, l’amour, la maladie, la jalousie et la mort dans ses tableaux. Ces thèmes forts l’obsèdent pendant sa carrière et il les transpose dans ses oeuvres. Ses toiles se constituent de couleurs sombres juxtaposées avec des couleurs vives et lumineuses qui «créent un contraste similaire à un chaos visuel qui représente son chaos intérieur.» (Lebza, Reezag Nadia. Notes de cours. 2010.) Tout au long de la première période de sa vie, Munch peint son déchirement de l’âme et utilise son canvas comme un miroir pour le manifester. Comme dit Pierre Cabanne dans son article «III L’Art et la Folie», «[Edvard Munch] tente de réagir par l’antidote de l’art» pour se soigner. (Cabanne, Pierre. III L’Art et la Folie.) Peindre l’ aidait à chasser ses démons cérébraux puisqu’il mettait en image sa térreur. Dans «Le Cri» (1893), la topographie est composée d’un ciel couleur de sang qui signifie la mort au-dessus  d’un lac de couleur bleu vif et frappant artificiel. Ce paysage est ondulé ce qui peut figurer la perte de contrôle de l’artiste. Le sol perturbe au-dessous de ses pieds. La figure au premier plan ressemble à une momie avec une face cadavérique, verte et malade qui se tient la tête comme s’il ne savait pas quoi faire; perdue, qui est très caractéristique de Munch. On y trouve cette même expression dans plusieurs tableaux, «La Mere Morte et l’Enfant» (1897-99) et «Cendres» (1894). Aussi le personnage grisâtre avec les yeux grands ouverts que Munch place au premier plan de ces toiles réapparaît dans plusieurs de ses oeuvres. On aperçoit la figure fantômatique qui semble avoir peur non seulement dans «Le Cri», mais dans «Anxiété» (1894), «La Vigne Vierge Rouge» (1898-1900) et dans «Soirée sur l’Avenue Karl-Johann» (1892). Les toiles de Munch étaient le seul moyen de s’enfuir du monde actuel. Son entourage, qui à d’autres semblerait banal, lui apparaissait comme une véridique tragédie et il désirait l’extraire de sa vue personnelle et la montrer au public. Munch avait besoin d’ objectifier son «cri» intérieur. C’était l’ expression picturale et artistique de sa détresse personnelle qui l’inspirait profondément. «[…] sa réputation, l’attitude de la critique à son égard et sa situation financiere allerent en s’améliorant. Le success finit par couronner tant d’années de crise.» confirme Reinhold Heller. (Heller, Reinhold. Munch. Edition française. France: Flammarion, 1991.) Cela certifie que la manifestation de sa folie dans ses peintures lui a permis de cultiver sa créativité et d’être le génie de la peinture de son temps.

Même après sa guérison, Edvard Munch a continué de peindre avec son style marquant, en parlant de la forme, mais au sujet du contenu, son inspiration lui fuit. En 1908, il est guérit à la clinique du docteur Jacobson à Copenhague. Après ses épisodes psychotiques, son traitement se composait de régime alimentaire, de massages, d’electrothérapie et plus  d’alcool à cause de sa psychose. Après sa guérison, la vie lui semblait banale. Il lui manquait quelque chose. Encore dans ses toiles on pouvait constater cette transition. «Sans la peur et sans la maladie ma vie serait comme un bateau sans rames», énonce Munch. (Rubercy, Erick de. Munch. Découvrons l’Art – XXe Siècle. Paris: Editions Cercle d’Art, 2006.) Son talent lui appartenait toujours, mais son inspiration s’absentait. Il se trouvait dans une pause où le temps ne passait pas et il ne pouvait pas évoluer comme artiste, ses grandes oeuvres étaient déjà derrière lui. Pour l’argent, il commença donc à peindre plus d’autoportraits que d’images symboliques qui parlaient avec un «language iconographique» comme le dit Cabanne. (Cabanne, Pierre. III L’Art et la Folie.) Son style demeurat le même: les coups de pinceau épais, les contrastes marquants et les couleurs frappantes artificielles. La forme n’a pas changé, cependant le contenu paraissait étranger.  Un exemple parfait serait «Jeunes Filles Sur un Pont» ou «Les Dames sur le Pont» (1902) qui sont deux tableaux d'une série de douze variations sur le thème des «jeunes filles sur le pont» et qui possèdent le même arrière plan qu’ «Anxiété» et «Le Cri» pourtant, le ciel n’est pas teint d’un rouge vivace ondulé ou de vagues océaniques qui hurlent. Ceci démontre qu’ Edvard Munch peut avoir être situé au même endroit qu’avant, mais avec une perspective totalement transformée.
                                                                                                  
En fin de compte, avec l’étude du cas d’ Edvard Munch, on peut constater que la folie peut véritablement avoir une influence marquante sur la créativité d’un artiste. Être mentalement instable peut faire en sorte que certaines capacités artistiques qui seraient impossibles avec la contrainte constante du «moi» et du «sur-moi» peuvent faire surface. Pour Munch, sa maladie lui a offert la possibilitité de pousser son talent à l’extrême et de canaliser ses émotions primitives. Après la recherche à l’intérieur de soi pour trouver son «âme», il a manifesté cet «autre» dans ses travaux et a développé un style expressionniste inimitable. Donc, il est juste à dire que la folie et les crises psychiques aident à concevoir une crise artistique. Les expériences négatives inspiraient Munch a pénétrer dans le fond de son monde funeste et tragique pour enfin peindre ce qu’il voyait, ce qu’il ressentait et le drame qu’ il vivait. En utilisant ses propres tourmentations de la maladie, la mort et l’amour comme source d’inspiration, il a reussis à se singulariser entre tous les autres expressionnistes de l’époque. La folie peut effectivement déchirer des hommes et en faire des monstres, pourtant elle peut déclancher des passions et pousser un talent à son apogée. Bref, avons nous besoin d’ obstacles comme une expérience négative ou une instance de folie ou de délire pour devenir une personne complète?


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